Gélada

Le gelada est présent en Afrique et tout particulièrement en Éthiopie. Presque la globalité de la population vit sur les plateaux éthiopiens du parc national du Simien, entre 1,500 et 4,500 m d’altitude. Là-bas il fréquente de vastes prairies herbeuses entouré de falaises et vallées rocheuses.  

La reproduction peut avoir lieu toute l’année. Après une gestation de 5 à 6 mois, l’unique petit de 400 grammes reste accroché au ventre de sa mère durant les premières semaines de sa vie. Les petits sont indépendants vers l’âge d’un an. Les femelles sont matures à 3 ans tandis que les mâles sont matures entre 4 et 5 ans. Cependant ils ne se reproduisent qu’aux alentour de 8 ou 10 ans du fait des contraintes sociales. Ces jeunes mâles solitaires forment des groupes de célibataires en périphérie des harems. Les femelles quant à elles restent au sein de leur groupe natal tout au long de leur vie. 

Lorsqu’un mâle solitaire et le mâle d’un harem se battent pour acquérir ou préserver la place de “caïd”, ce sont à terme les femelles qui choisissent avec qui elles forment le harem, peu importe l’issu du combat. Vainqueur ou non, le mâle n’ayant pas obtenu les faveurs des femelles peut même être chassé par ces dernières. 

Ce sont les primates terrestres les plus spécialisés au niveau de leur alimentation car ils se nourrissent exclusivement de graminées. Ils peuvent en déguster les fleurs, les graines, les racines et la tige. Le pourcentage de ses différentes ressources alimentaire ingéré varie fortement selon les saisons. Au cours des périodes plus sèches, l’herbe se faisant plus rare, ils privilégient les rhizomes et les racines, constituant 70% de leur alimentation. Lors de la saison des pluies au contraire, 93% de leur nourriture se compose de brins d’herbe. 

Grâce à leur doigt court et surtout leur pouce opposable ils sont dotés d’une grande dextérité manuelle, leur permettant de se saisir facilement des graines ou d’un unique brin d’herbe sélectionné parmi d’autres. 

En journée, les geladas se déplacent sur les hauts plateaux à la recherche de nourriture et y consacre pratiquement la globalité de leur temps. Ils sont terrestres et ne grimpent pas aux arbres mais une fois la nuit tombée, ils escaladent les falaises pour aller dormir dans des cavités de la paroi. Ainsi ils sont en sécurité des prédateurs comme les panthères ou les hyènes. 

Les geladas vivent en grand groupe composé d’une dizaine à une centaine d’individus. Ces groupes, appelés “bande” sont subdivisés en harems composés d’un mâle dominant, appelé « le caïd », de plusieurs femelles et de leurs jeunes. 

Le gelada est un des seuls primates avec l’Homme à pouvoir claquer ses lèvres ainsi qu’à pouvoir synchroniser le mouvement des lèvres et de la langue. Cela leur permet donc un langage très complexe s’apparentant parfois au langage humain. Près de 28 sons différents ont été identifié. C’est pourquoi celui-ci est très étudié afin de comprendre l’apparition du langage chez l’Homme. 

Ce système de communication très complexe est complété par des gestes et expressions faciales. Le fait de relever les lèvres pour laisser apparaître les dents étant par exemple un signe d’apaisement ou une manière de se saluer. 

Les prédateurs du gelada sont les panthères, les hyènes ou encore les renards et les servals. Mais leur plus grand prédateur aujourd’hui n’est autre que le chien domestique de plus en plus présent à la suite de l’expansion humaine. 

A ce jour, le gelada n’est pas une espèce menacée. Elle est encore largement présente sur presque l’entièreté de sa répartition géographique. Cependant ses populations sont en déclins. L’Éthiopie étant le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’habitat des geladas est lentement réduit et modifié par l’expansion de l’agriculture. Il n’y a alors que dans les prairies de très haute altitude qu’il trouve suffisamment de nourriture.