Milvus milvus
Ordre : Accipitriformes / Famille : Accipitridae / Genre : Milvus
Mâles : 800-1200g, Femelles : 1000-1300g
Forêt, plaine, prairie
Carnivore
60-66 cm / envergure 160-190cm
31-32 jours
Plus de 20 ans
Europe et Afrique du Nord
Les milans royaux sont facilement reconnaissables, notamment en vol. En effet leur queue est relativement longue et de forme triangulaire et leurs ailes sont dotés de grandes taches blanches visibles du dessous. Son corps est de couleur brune et sa tête grise, son bec jaune, long et crochu lui permet de facilement déchirer la chair des proies qu’il consomme. Il existe un léger dimorphisme sexuel, les femelles étant quelque peu plus grandes que les mâles.
La majorité des populations de milan royal sont visible en Europe mais on le retrouve aussi en Afrique du Nord. Ce sont l’Allemagne, la Suède, la Suisse, l’Espagne et la France qui abritent près de 90% de ses effectifs. Pour la chasse il fréquente les espaces ouverts comme les prairies, les pâturages et les champs. En revanche pour la nidification il privilégie les habitats forestiers.
Cette espèce est opportuniste, elle se nourrit donc principalement de carcasses. Il consomme des charognes d’animaux domestiques, au niveau des élevages ou encore sauvages aux abords des routes. Par ailleurs il pratique du cleptoparasitisme en dérobant les proies à d’autres oiseaux. Mais le milan reste un bon chasseur et est capable d’attraper de petits mammifères, oiseaux et invertébrés, surtout lors de la période de reproduction où il est important de nourrir la femelle et les petits.
Pour la chasse le milan royal vole à basse altitude afin de facilement repérer le moindre mouvement au sol. Dès qu’il aperçoit une proie, il plonge les pattes en avant pour s’en saisir.
Il est également capable de capturer des petites proies en plein vol lors de surprenante cabrioles.
Ce milan vit de manière solitaire ou en couple, mais peut se regrouper pour la migration. Il se rassemble alors en dortoirs dans de grands arbres de plusieurs dizaines voire centaines d’individus. Les populations de milans migrent selon leurs répartitions géographiques. Celles vivant dans des régions plus méridionales sont sédentaires. Celles présentes dans les régions nordiques migrent dans des régions plus chaudes mais ne parcourent que de courtes distances en restant généralement sur le même continent.
Les populations françaises de milan royal ne migrent pas.
Le milan royal est monogame, lorsqu’un couple se forme c’est à vie, mâle et femelle restant ensemble tout au long de l’année.
Ils débutent les parades en mars en se prêtant à de dangereuses acrobaties en vol. Les deux partenaires s’accrochent par les serres et se laissent tomber jusqu’à la cime des arbres tout en tournant. Il arrive que certains couples peinent à se relâcher et décèdent dans la chute. Même les couples déjà formés paradent afin de renforcer le lien qui les unit.
Le couple construit ensuite son nid entre 10 à 15 m de haut dans les arbres, utilisant de temps à autres d’anciens nids de corbeau ou de buse. C’est en avril que la femelle pond entre 1 et 3 œufs, qu’elle couve pratiquement seule. Elle est relayée de temps à autre par le mâle pour se dégourdir les ailes ou aller se nourrir. Les 15 premiers jours après éclosion des œufs le mâle continue à apporter la nourriture à la femelle et aux jeunes. Des études ont démontré que le territoire de chasse du mâle au cours de la période de couvaison peut varier de 5 à 500 km2, dépendant de la disponibilité en ressources alimentaires.
Par la suite les parents chassent ensemble pour subvenir aux besoins de leurs petits. Au bout de 6 semaines, ces derniers commencent à s’exercer au vol et y parviennent généralement au bout de 7 à 9 semaines. Ils quittent le territoire de leurs parents seulement quelques jours ou semaines plus tard, profitant jusqu’au dernier moment que leurs parents leur apportent encore le repas.
La maturité sexuelle est atteinte entre 2 et 4 ans.
Les prédateurs du milan royal sont l’autour des palombes, un autre rapace, l’épervier et le renard roux.
Lorsque la femelle aperçoit la menace elle le signale à ses petits qui se font alors passer pour mort. Cela permet par exemple de tromper le renard qui les pensant mort, prévoit de revenir plus tard pour les manger.
La principale menace qui pèse sur le milan royal est l’empoisonnement volontaire des prédateurs occasionnels de gibiers et bétails. Ou involontaire via les pesticides. L’’utilisation de pesticides contre les « nuisibles », responsables d’importants dommages sur les cultures, menace les milans et les autres rapaces. Situé au sommet de la chaîne alimentaire, ces prédateurs accumulent les toxines et meurent d’empoisonnement à leur tour. En Ecosse entre 1989 et 2006, 40% des oiseaux ayant été autopsiés sont morts par empoisonnement.
D’autres menaces sont aussi la destruction des habitats sauvages pour faire place aux cultures ou encore les lignes électriques, menant à des collisions ou électrocutions.
Depuis 2018 et pour 10 ans, un plan national d’actions a été mis en place. Cette mobilisation de différents acteurs permet de renforcer les noyaux de populations existants et rendre leur viabilité plus durable. De nombreuses données sur la migration, l’alimentation ou encore la reproduction de cette espèce sont récoltés afin d’améliorer les mesures de protection et de conservation.
Notre parc zoologique accueille une des plus grandes diversités d’espèces animales en France, provenant des 5 continents.