Alligator mississippiensis
Ordre : Crocodylia / Famille : Alligatoridae / Genre : Alligator
91 à 360 kg
Zones humides, lacs, rivières, marais
Carnivore
2,57 à 4,37 m
60 jours
50 ans
De la Floride jusqu’en Caroline et en Arkansas au nord
L’alligator du Mississippi, aussi appelé l’alligator américain est un reptile de couleur noir olive. C’est l’espèce la plus foncé de tous les crocodiliens. Le poids moyen d’un individu est de 150 kilogrammes pour une taille moyenne de 3,50 mètres. De manière générale, les mâles sont plus corpulents que les femelles. L’individu le plus imposant jamais enregistré pesait 408 kilogrammes pour 4,36 mètres de long !
L’alligator du Mississippi se reconnait par la forme arrondie de sa mâchoire lorsqu’on la regarde du dessus. De plus, sa mâchoire supérieure étant plus grande que la mâchoire inférieure, on ne voit aucune dent lorsqu’il a la gueule fermée, ou alors uniquement celle du haut ou du bas. A l’inverse du crocodile chez qui on peut visualiser toutes les dents lorsqu’il a la gueule fermée. Il possède 80 dents toutes uniques qui sont continuellement remplacés tout au long de sa vie.
Les pattes sont petites mais massives, ce qui permet un déplacement aussi bien sur la terre ferme que dans l’eau. Les yeux sont au sommet du crâne afin de permettre de visualiser son environnement même lorsqu’il se trouve dans l’eau.
Le mot alligator est très certainement un dérivé du mot espagnol « el lagarto » qui signifie le lézard.
L’alligator du Mississippi est l’espèce de crocodilien qui a l’aire de répartition géographique la plus au nord de tous les crocodiliens. Elle s’étend de la Floride au sud jusqu’en Caroline du Nord et en Arkansas au nord. Ils sont présents jusqu’au Texas et au nord du Mexique à l’ouest.
Même s’il peut être parfois observer sur la terre ferme, c’est un reptile essentiellement aquatique. Il se rencontre principalement dans les eaux douces tels que les marais, les rivières ou encore les lacs. Certains individus n’hésitent pas à se rendre dans les milieux anthropomorphisés comme les piscines. Malgré leur intolérance au sel, certaines observations d’alligator dans les lagons ou les eaux saumâtres ont eu lieu. Les individus de petites tailles et les femelles seront majoritairement présents dans les zones humides afin de se cacher dans la végétation. Les grands mâles sont surtout présents en eau libre.
L’alligator est carnivore et mange un large panel de proies. Généralement plus il est grand, plus il consomme des proies de grandes tailles.
Les juvéniles consomment principalement des petits poissons, des insectes et des invertébrés. Une fois adulte, ils consomment des gros mammifères comme des porcs sauvages, des oiseaux et des reptiles.
De nombreux prédateurs s’attaquent aux œufs : les ratons-laveurs, les opossums, les ours noirs, la loutre, le cochon sauvage et la corneille. Les jeunes peuvent se faire attaquer par les hérons.
Les alligators sont des reptiles sociaux qui vivent en petit groupe dont les liens entre les individus semblent très étroits.
Ils sont actifs en journée et se comportent différemment selon les saisons. Comme tous les reptiles ce sont des ectothermes, cela signifie qu’ils ne peuvent pas réguler leur température corporelle. De ce fait, afin de maintenir une température optimale, ils doivent s’exposer au soleil et se réfugier à l’ombre ou dans l’eau pour éviter la surchauffe. En été, ils se prélassent au soleil tôt dans la matinée et tard dans l’après-midi, alors qu’en hiver ils profitent du moindre rayon de soleil pour se réchauffer.
Les alligators peuvent s’enfouir dans la terre afin d’échapper à des conditions météorologiques défavorables comme une sécheresse ou une vague de froid par exemple. L’animal creuse alors un trou dans la boue à l’aide de son museau et de sa queue afin de s’y réfugier. Cependant pendant la période hivernale, lorsque les températures sont négatives, certains individus restent couchés dans des eaux peu profondes avec simplement les fosses nasales qui dépassent de la surface de l’eau pour pouvoir respirer et éviter que la glace ne se referme.
Ils sont capables de se déplacer sur la terre ferme en se dressant sur les 4 pattes, cette marche consomme très peu d’énergie.
Ils peuvent émettre des sons aussi bien dans l’air que dans l’eau. N’ayant pas de corde vocale, le son est produit en aspirant de l’air. Les juvéniles sont très bavards et peuvent glapir afin d’attirer l’attention des adultes, notamment en cas de danger.
Le corps est recouvert de petits dômes sensoriels de 1 mm de diamètre sensibles au toucher, à la chaleur et à certains composés chimiques. Ces récepteurs sont appelés organes sensoriels tégumentaires (ISO) et se trouvent autour et dans la bouche ainsi que sur le corps. Ces organes permettent de détecter les changements de pression et les vibrations issues des mouvements des proies.
La période de reproduction s’étale en avril et mai, à ce moment-là les femelles et les mâles cherchent des partenaires potentiels : même taille, même âge… Cette recherche est facilitée par les phéromones émises par les glandes anales.
Il existe des affrontements entre les mâles afin de déterminer le territoire et la femelle de chacun. Le combat consiste à ouvrir la gueule et se projeter vers le haut tout en vocalisant le plus fort possible à l’aide de sifflement.
Ensuite, en juin et juillet le nid est construit et la femelle pond les œufs, généralement la nuit. Le nid est constitué de végétation et de tourbe et se situe à 3 – 5 mètres du bord de l’eau. La femelle pond entre 30 et 50 œufs de couleurs blanchâtres, de forme ovale et mesurant 4 x 18 centimètres. La femelle protège son nid et les œufs des prédateurs comme les ratons laveurs ou les ours par exemple.
Le sexe du petit est déterminé par la température à laquelle l’œuf est incubé lors de la période entre le 25ème et le 30ème jour après la ponte. Une température de 31°C ou moins donne une femelle, alors qu’une température de 33°C ou plus donne un mâle. Si la température est de 32°C, alors le sex ratio est de 50% mâles et 50% femelles.
L’incubation dure environ 60 jours, et le petit casse la coquille grâce à un diamant, qui est une écaille modifiée pointue au niveau de la tête. Les petits naissent à la fin août ou au début septembre.
Les petits émettent des glapissements alors qu’ils sont encore sous terre. D’ailleurs ces vocalisations incitent la femelle à creuser le nid pour aider ses petits à sortir de l’œuf. Elle utilise alors ses pattes ou ses dents pour dégager les nouveaux nés de la coquille. Puis, délicatement, elle les saisies avec sa mâchoire pour les déplacer en sécurité dans des eaux peu profondes.
A la naissance, les petits mesurent en moyenne 23 centimètres de long, pèsent 65 grammes et présentent une livrée noir rayé de jaune. Pendant les premiers jours de sa vie, le petit puise de l’énergie dans le jaune d’œuf encore présent dans son ventre. Les jeunes restent avec la mère jusqu’à 9 – 12 mois, dans certains cas ils peuvent même hiverner avec elle.
Mâles et femelles grandissent à des vitesses équivalentes jusqu’à 1 mètre, ensuite la femelle grandit moins vite que le mâle, d’où la différence de taille entre les 2 sexes.
Les femelles grandissent jusqu’à 45 ans et environ 2,75 mètres, tandis que les mâles arrêtent de grandir vers 3,65 mètres. Des études ont montré que seul 10% des petits atteignent l’âge adulte.
La maturité sexuelle est atteinte vers une taille de 1,80 mètres, soit vers 10 – 20 ans et la durée de vie est de 50 ans en moyenne.
De nos jours l’alligator du Mississippi n’est pas classé comme menacé. Cependant des individus sont victime des collisions routières et des bateaux, de noyade dans les filets de pêche, de l’urbanisation, de l’agriculture et du braconnage.
Notre parc zoologique accueille une des plus grandes diversités d’espèces animales en France, provenant des 5 continents.