Ara militaire

Contrairement aux autres aras, la distribution géographique des Aras militaires est entrecoupée. Cela a engendré la formation de trois sous-espèces : une bolivienne, une colombienne et une mexicaine. Chaque sous-espèce arbore quelques différences notamment au niveau de la couleur des plumes. Ces oiseaux fréquentent des forêts sèches, des plaines humides ainsi que des zones montagneuses jusqu’à 3 600 mètres d’altitude. Cependant il vit généralement entre 500 et 1500 m d’altitude. Ils se déplacent tout de même beaucoup entre les forêts ainsi que les régions ombragées. Ils ne migrent pas mais ils se déplacent de manière saisonnière en se basant sur l’abondance de nourriture et sur le nombre de place disponible pour la reproduction.

Ces oiseaux créent leur nid dans des cavités creuses d’arbres, lorsqu’il n’y en a pas de disponible les aras militaires peuvent nicher dans des cavités de falaises karstiques (structure résultant de l’érosion de toutes roches solubles). Une exigence sur la construction du nid est que celui-ci doit avoir une hauteur supérieure à 50 cm s’il se trouve dans un arbre.

Les aras militaires sont monogames et forment des couples à vie mais ont aussi été observé en grande communauté de plus de 50 individus, avec de nombreux autres couples. Comme chez les primates, les couples passent beaucoup de temps à se toiletter. Ainsi ils renforcent leurs liens conjugaux mais évitent surtout l’accumulation de parasites pouvant créer des problèmes de peau par exemple.

Ce sont des reproducteurs saisonniers mais ils peuvent se reproduire tout au long de l’année, cela va dépendre de plusieurs critères comme : la disponibilité des ressources et des cavités, des liens existants entre les deux individus, ou encore de leur localisation. En effet, il a été noté que les aras vivants dans des régions différentes du Mexique avaient des périodes de reproduction différentes.

Dans la période de pré-fécondation, les mâles protègent et nourrissent les femelles. La femelle pond en moyenne 2 à 3 œufs en une seule couvée. Pendant la période de pré-éclosion, l’approvisionnement et la protection des œufs sont assurés par les deux sexes. Les mâles continuent de protéger et de nourrir les femelles pendant qu’elles couvent leurs œufs. Le temps d’éclosion est en moyenne de 26 jours et les nouveau-nés pèsent de 18 à 25 g. A la naissance, les oisillons sont dépendants des deux parents. Leur temps d’envol est en moyenne de 13 semaines et ils quittent le nid pour prendre leur indépendance entre 3 et 5 mois.  Dans les périodes de pré-sevrage, d’envol et de pré-indépendance, les deux sexes nourrissent et protègent les jeunes. L’âge de la maturité sexuelle chez les aras militaires est le même pour les deux sexes : 2 à 4 ans. Les aras militaires héritent généralement du territoire de leurs parents.

Ce sont des oiseaux diurnes et sociaux qui vivent en couple au sein de groupes de 50 à 100 individus. Ils effectuent des déplacements quotidiens entre les sites de repos et les zones de nourrissage. Les aras militaires possèdent une large gamme de vocalisations qui est apprise par mimétisme. La vision est un sens bien développé permettant aussi bien de trouver la nourriture que de repérer les prédateurs.

Pour renforcer les liens du couple, les aras militaires se toilettent et pratiquent la régurgitation.

Dans la nature la durée de vie des aras militaires est estimée entre 50 et 60 ans mais à l’heure actuelle aucune source fiable ne peut confirmer cette donnée. En captivité l’ara militaire ayant vécu le plus longtemps avait 54 ans.

Lorsqu’ils se déplacent à la recherche de nourriture, les couples de aras militaires volent côte à côte, leurs ailes se touchant presque. Ils sont granivores ce qui signifie qu’ils mangent principalement des graines. Leur consommation varie selon les saisons en fonction de l’abondance et de la disponibilité, ou encore de la période de reproduction. Ils sont aussi connus pour manger des fruits, des fleurs, des feuilles, du bois et de l’écorce, qu’ils trouvent plus facilement dans des forêts d’arbres semi-décidues plutôt que dans des forêts de feuillues, en raison d’une plus grande quantité d’arbres fruitiers. Ils sont diurnes et sont donc actifs le jour.

Comme tous les perroquets, il est victime de captures illégales pour être revendus à des particuliers. Dans certaines régions, lorsque les nids sont facilement accessibles, les petits y sont directement prélevés pour être ensuite élevés et revendus. L’ara militaire doit également faire face à la déforestation pour le bois, l’agriculture et les mines, causant la fragmentation et la perte de leur habitat ainsi que la diminution des ressources.

Les aras militaires n’ont presque aucuns prédateurs dû au fait qu’ils nichent dans des cavités ou à flanc de falaise, leur offrant couverture et protection contre les prédateurs. Pourtant les carnifex à collier, de la famille des faucons, ont été observés comme étant des concurrents pour les sites de nidifications et des prédateurs des nids.

Les aras sont des oiseaux faisant fonctionner l’écotourisme. De nombreux touristes, aussi bien locaux que internationaux, se rendent dans certains sites connus d’observation d’oiseaux d’Amérique du Sud comme en Colombie, au Pérou, en Equateur ou au Venezuela.

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