Mandrillus sphinx
Ordre : Primates / Famille : Cercopithecidae / Genre : Mandrillus
20-50 kg
Forêt
Principalement herbivore mais aussi Omnivore
Environ 80 cm
6 mois
30 ans
Guinée Équatoriale, Cameroun, Congo et Gabon
Le mandrill fait partie de la famille des Cercopithecidae, comme le drill ou encore le babouin. Ils font partie des primates de l’ancien monde et vivent uniquement en Eurasie et en Afrique. On les différencie des primates du nouveaux monde par leur morphologie. Ceux de l’ancien monde sont dotés de narines rapprochés et une queue non-préhensile contrairement à ceux du nouveaux monde, présents sur le continent américain, tel que les ouistitis, tamarins, etc.
Il vit en vaste groupe appelé une horde, en général entre quelques individus à une cinquantaine. La plus importante a été observée au Gabon, où environ 700 mandrills occupaient un territoire de 182 km2. Parfaitement adapté à une vie terrestre, le mandrill passe la journée au sol pour trouver de la nourriture ainsi que pour réaliser la plupart de ses interactions sociales. La nuit, il se réfugie en hauteur dans les arbres pour se reposer.
La structure sociale et la communication sont évidemment très développées chez le mandrill. Toutefois, c’est un animal difficile à observer et les études manquent à ce sujet. Dernièrement, des scientifiques ont mis en lumière le fait que le mandrill vit en groupe multimâles multifemelles contrairement aux babouins ou aux géladas qui vivent en harem (un groupe de femelles et leurs petits dirigés par un mâle dominant). Ce type de groupe permet de favoriser l’accès à la nourriture, la protection contre les prédateurs, ainsi que la reproduction.
Il existe un fort dimorphisme sexuel chez cette espèce, le mâle est deux fois plus gros que la femelle, avec une structure crânienne plus importante et des couleurs plus vives. Ils sont néanmoins tous deux dotés d’une barbe jaune, d’un museau coloré de bande rouge et bleu et d’un arrière-train de couleurs bleu violet.
Les différentes couleurs de leur corps sont d’ailleurs au cœur de leur système social. Plus un mâle monte dans la hiérarchie plus son niveau de testostérone augmente et les couleurs deviennent vives. A l’inverse si un mâle perd en grade, les couleurs deviendront plus ternes et son taux d’hormones diminue. Autre exemple, lorsque la couleur bleue de leur arrière-train s’intensifie, cela traduit un signe d’excitation. Ce mode de communication est accompagné par des communications visuelles, tactiles, olfactives et acoustiques. Par exemple, le bâillement signifie un mécontentement, s’il secoue la tête et les épaules c’est une invitation à l’épouillement ou encore la grimace, en retroussant les babines, qui est un signe d’apaisement.
Le mandrill vit dans les forêts humides tropicales secondaires et montagneuses de la Guinée Équatoriale, du Cameroun, du Congo ainsi que du Gabon. Il évite les savanes ouvertes où il est plus vulnérable aux prédateurs et aux braconniers.
Le mandrill parcourt de vastes distances pour trouver sa nourriture, c’est un omnivore opportuniste. Son alimentation extrêmement variée comprend des fruits, des racines, des graines, des invertébrés, et même parfois des petits vertébrés comme des reptiles. Les mâles étant généralement trop lourd, seuls les femelles et jeunes individus grimpent aux arbres pour se nourrir.
Le mandrill joue un rôle écologique important, en ingérant les graines des fruits, il les disperse ensuite à travers ses déjections.
La reproduction a généralement lieu tous les deux ans entre juillet et octobre. Ce n’est que lors de cette période que les mâles matures sexuellement résident au sein du groupe peut accéder aux femelles. En dehors de cette période ils restent en périphérie des femelles. Il n’y a qu’une naissance d’un petit à la fois, les naissances de jumeaux sont relativement rares. Le petit est élevé par l’ensemble du groupe, tous le nourrissent, le portent ou l’épouillent.
Même si les mandrills sont polygynes, c’est à dire que plusieurs mâles se reproduisent avec plusieurs femelles, ce sont majoritairement les individus au plus haut rang, mâles ou femelles, qui ont le meilleur succès reproducteur.
La maturité sexuelle est atteint entre 4 et 8 ans, les mâles quittent alors le groupe de naissance contrairement aux femelles qui y demeurent toute leur vie.
L’Homme, le python et le léopard sont les principaux prédateurs du mandrill. D’autres plus petits carnivores peuvent également s’attaquer à cette espèce.
Le mandrill est classé “vulnérable” par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Il est principalement menacé par le braconnage. Appelée viande brousse, cette viande se retrouve ensuite sur de nombreux marchés. De multiples espèces sont menacées par ce phénomène qui représente de surcroît un problème sanitaire. Les primates étant très proches de l’Homme, des maladies peuvent être transmises. Un problème qui touche également la France, en 2021, sur le seul terminal 2 de Roissy-Charles de Gaulle, 10 tonnes de viande de brousse ont été saisis par les douanes.
De plus au Cameroun et en Guinée équatoriale, la destruction des forêts vierges impact fortement les populations de mandrills. On estime que ces 20 dernières années, la population sauvage de mandrill a baissé de plus de 30%.
Notre parc zoologique accueille une des plus grandes diversités d’espèces animales en France, provenant des 5 continents.
