Tyto alba
Ordre : Strigiformes / Famille : Tytonidés / Genre : Tyto
290 à 340 g pour les mâles et 310 à 370 g pour les femelles
prairies, steppes, savane
Carnivore
32 – 44 cm (envergure : 85 – 110 cm)
29 – 34 jours
13 ans
Présente sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique
La chouette effraie ou l’effraie des clochers est une chouette qui se distingue facilement des autres rapaces nocturnes. Elle se reconnaît facilement grâce à son masque facial qui est en forme de cœur et de couleur claire. Elle possède des yeux sombres ainsi qu’un bec de couleur claire tirant du jaune au rose pâle. Le dessus du corps varie du gris au brun roux moucheté de blanc et de noir. Les parties inférieures présentent des couleurs allant du blanc au roux et peuvent être elles aussi tachetés de blanc ou de noir. Enfin, les rectrices et les rémiges affichent des bandes noires. Le dessous des ailes est totalement blanc. Les pattes sont entièrement emplumés. Le dimorphisme sexuel est très peu marqué pour cette espèce, puisque la seule différence entre les sexes est un plumage légèrement plus clair et moins tacheté chez les mâles.
Les poussins présentent un duvet épais totalement blanc.
Actuellement, on compte 10 sous-espèces à travers le monde. Ces sous-espèces se distinguent plus par des différences génétiques que par des différences morphologiques : Tyto alba alba, Tyto alba guttata, Tyto alba ernesti, Tyto alba erlangeri, Tyto alba schmitzi, Tyto alba gracilirostris, Tyto alba detorta, Tyto alba poensis, Tyto alba thomensis, Tyto alba hypermetra.
La chouette effraie est un rapace nocturne présent sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Elles se retrouvent en Europe, des îles britanniques à l’ouest jusqu’à l’Ukraine à l’est puis plus au sud jusqu’à la péninsule arabique. Elle est aussi présente en Asie, de l’Inde jusqu’en Asie du sud-est et même en Océanie. Elle évolue également sur tout le continent africain à l’exception du désert du Sahara et des forêts pluviales. Elle est présente sur l’ensemble du continent Américain, du sud du Canada au sud de l’Argentine.
Au sein de sa large aire de répartition, elle occupe de nombreux milieux ouverts comme des prairies, des marais, des landes, des steppes, des savanes ou des milieux plus ou moins fermés comme des verges, des bocages ou encore des zones de plantations d’arbres… Elle affectionne également les milieux agricoles.
Elles ont même été introduites dans certaines îles du pacifique afin de lutter contre les rongeurs.
La chouette effraie est généralement nocturne, il est très rare et exceptionnel de la voir en plein jour.
Elle est sédentaire et s’établit dans des gîtes où elle passe sa journée sans risque d’être dérangée. Ces abris peuvent être des cavités rocheuses des trous dans des troncs d’arbre. Elle préfère cependant les structures humaines comme les greniers, les granges, les hangars, les clochers d’églises… Cela lui a valu son autre nom d’effraie des clochers.
De nature très discrète, elle passe souvent inaperçue jusqu’au moment où elle émet des vocalisent dans le silence de la nuit.
Les vocalises de la chouette effraie ressemblent à des gloussements assez aiguës caractéristiques de l’espèce. Ces vocalises sont émises à la tombée de la nuit et plus rarement en milieu de nuit.
Les ailes longues et larges permettent un vol léger et souple. Très agile en vol, elle est capable de changer rapidement de direction grâce à des virages serrés. Elle peut aussi réaliser un vol stationnaire si nécessaire.
Les rémiges sont munis de barbes particulières permettant un vol silencieux très efficace pour la chasse de nuit. En effet, elle chasse de nuit grâce à son ouïe très développée et sa vue perçante.
Exclusivement carnivore, la chouette effraie se nourrit principalement de petits mammifères commes des campagnols et des musaraignes. Elle consomme également, en plus petite quantité, des petits oiseaux, des chauves-souris, des amphibiens et même des insectes tels que des hannetons.
Il est capable de savoir de quelles proies se composent les menus grâce aux pelotes de réjection. Ces petites boules se composent de tout ce que les sucs gastriques ne peuvent pas digérer : os, poils, plumes et se retrouvent au pied du gîte ou dans le gîte…
Cette chouette chasse à l’aide de ses sens super développés ! Sa vue est très performante, notamment en faible luminosité. Son ouïe permet de détecter avec précision la localisation de la proie. Cela est rendu possible grâce à une audition asymétrique. Les oreilles, situées de par et d’autres de la tête, ne sont pas alignées sur le plan vertical. Cela permet donc de localiser très précisément d’où provient le son.
Elle peut chasser de différentes façons, puisqu’elle peut se poster en affût immobile sur une branche à attendre le bon moment ou alors elle peut voler à faible altitude à la recherche de proie. Dès que cette dernière est repérée elle fonce dessus les serres en avant et la saisit d’un coup rapide. Tout de suite après l’avoir attrapé, elle la met à mort grâce à un coup de bec à l’arrière du crâne. Elle avale ensuite sa proie en entier.
La chouette effraie est généralement monogame, il n’est cependant pas rare de voir un mâle s’accoupler avec plusieurs femelles. Les parades nuptiales qui ont lieu au printemps s’accompagnent de nombreuses vocalises.
La chouette effraie possède une nidification cavernicole. Son nid prend place dans une cavité qui peut être le gîte diurne d’un des parents. De nos jours, il n’est pas rare de voir ces rapaces nidifier dans des bâtiments humains tels que les granges, les greniers ou les clochers d’église.
Assez rudimentaire, aucun matériel n’est amené dans la cavité et les œufs sont déposés directement au sol. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir une deuxième période de ponte dans l’année qui survient alors en été.
Généralement la femelle pond entre 2 et 7 ouefs, en moyenne 5, tout blanc de forme ovale à intervalle de temps de 2 jours. La couvaison dure entre 29 et 34 jours et seule la femelle y participe. Le mâle se charge alors d’apporter de la nourriture à la femelle. Suite à l’éclosion, les petits restent encore au nid sous la protection de la mère pendant 15 jours. C’est seulement vers l’âge de 50 à 70 jours que les petits quittent le nid. Par la suite ils ne seront qu’indépendants vers l’âge de 5 semaines après.
La maturité sexuelle est atteinte à l’âge de 2 ans.
La mortalité des jeunes est très élevée puisque 75% d’entre eux meurent avant les 1 an. La plupart des individus meurent entre 2 et 3 ans, même si des individus de 21 ont été observés.
Actuellement classé en “Least concern” du fait son importante répartition géographique, le statut est en réalité compliqué à définir selon les sous-espèces et les populations.
En effet, du fait de son mode de vie nocturne, il est assez difficile de collecter des données sur son statut.
La chouette effraie est cependant impactée par de nombreuses menaces et les populations sont en baisse.
Les menaces sont multiples :
L’utilisation des produits phytosanitaires. Les rénovations des bâtiments agricoles et ruraux induisent une baisse du nombre de sites potentiels de nidification et impactent alors fortement l’espèce. De plus, les collisions routières impactent grandement les effectifs puisque ces oiseaux nocturnes sont attirés par les lumières des phares la nuit ce qui provoque des désorientations et se termine par un impact avec les véhicules.
Il est donc important de favoriser la nidification en laissant des zones de gîtes dans les structures rurales ou en installant des nichoirs.
En France la chouette effraie est protégée et il est d’ailleurs interdit de ramasser le cadavre d’un animal protégé par la loi sans habilitation.
En France la chouette effraie est un animal associé aux légendes. Sa silhouette et ses vocalises ont incité les gens à l’associer aux fantômes. De ce fait on la surnommait la dame blanche et elle était clouée sur les portes des granges afin d’éloigner les maladies, les mauvais sorts et les orages.
Notre parc zoologique accueille une des plus grandes diversités d’espèces animales en France, provenant des 5 continents.
