Loutre cendrée

Les loutres cendrées sont présentes en Inde, au sud de la Chine et en Asie du Sud-Est, en Indonésie, Malaise ou encore aux Philippines. Elles fréquentent les ruisseaux, rivières d’eau douce et les zones côtières, où elles apprécient creuser leur terrier dans les berges boueuses. Certaines populations ont aussi été observées dans des marais, rizières et mangroves. 

Chez les loutres cendrées la reproduction peut avoir lieu tout au long de l’année. Peu avant la mise bas, mâle et femelle mettent en place ensemble un nid douillet pour l’arrivée des nouveau-nées. Jusqu’à deux fois par an la femelle donne naissance à une portée de 1 à 6 loutrons. A la naissance ils pèsent uniquement 50 grammes et ont les yeux fermés pendant environ 40 jours. Au bout de 3 mois ils commencent à nager et à se nourrir petit à petit d’aliments solides. Les parents ainsi que les autres jeunes au sein du groupe participent à l’éducation des petits. 

Carnivore ces loutres chassent aussi bien sur terre que dans l’eau. Les menus se composent de petits mammifères, de poissons, d’amphibiens et d’invertébrés. Lorsqu’elle chasse dans l’eau, ses moustaches sensibles, appelées les vibrisses, lui sont particulièrement utiles pour percevoir les mouvements d’une proie à proximité. Contrairement à d’autres espèces de loutres la loutre cendrée a plutôt tendance à attraper certaines de ses proies avec les pattes et non pas directement avec ses dents. Elles apprécient également creuser le sol à la recherche de crustacées et coquillages qu’elles croquent facilement avec leurs mâchoires robustes. Cependant les individus les plus âgés et les plus aguerris préfèrent déposer les coquillages au soleil et attendre qu’ils s’ouvrent d’eux même. 

Cet animal a un taux métabolique élevé, il digère donc rapidement sa nourriture. Ainsi pour couvrir l’énergie qu’elle dépense la loutre cendrée doit consommer l’équivalent d’environ 20% de son poids par jour. 

Les loutres cendrées peuvent être prédatées par des crocodiles ou des serpents. 

Ce sont des animaux sociaux surtout actifs en journée. On les voit souvent jouer brillamment sur des bancs de boue et dans l’eau. Les groupes familiaux comptent une douzaine d’individus et sont composés d’un couple fidèle à vie accompagné de leurs jeunes de plusieurs générations. Ce sont les femelles qui dominent, la mère est alors au sommet de la hiérarchie. Le père est même dominé par ses propres filles. Tout ce petit monde vit dans une tanière, appelée la catiche. Ce refuge est creusé par le couple à proximité d’un cours d’eau et d’un couvert végétal. 

Pour communiquer ces loutres utilisent de nombreuses vocalisent, postures et marques olfactives. Douze cris plus ou moins stridents ont été identifié. Pour resserrer les liens entre les congénères, ces loutres aiment se toiletter, jouer et se reposer ensemble. D’autre part elles délimitent le territoire par des épreintes, nom particulier donné aux crottes de loutres, qui contiennent les restes de nourriture comme des arêtes de poissons ou des morceaux de crabes par exemple. 

Ces loutres sont menacées par la destruction de leur milieu de vie mais aussi par la pollution qui touche les cours d’eau. Par exemple, dans l’eau, le plastique libère des molécules néfastes pour l’environnement et la santé, comme le bisphénol-A (BPA) qui provoque la stérilité.  

De plus la loutre cendrée est encore chassée pour son pelage et est devenu de plus en plus attrayant en tant qu’animal de compagnie. Dans de nombreux pays d’Asie des loutres sont aujourd’hui visible en vente dans des animaleries ou en présentation dans des bar à loutres. On estime une disparition de plus de 30% de la population de loutre cendrée en l’espace de 30 ans. 

Au zoo d’Amnéville notre groupe se compose de deux femelles. Elles sont en cohabitation avec nos orangs-outans ainsi que nos gibbons à mains blanches où elles apprécient aller taquiner ces derniers en leur tirant les poils. Il n’est pas rare de les voir crapahuter avec des pierres dans les pattes pour s’amuser à jongler.