Lynx des carpates

Lynx lynx carpathicus

Ordre : Carnivora / Famille : Felidae / Genre : Lynx

Poids

18-36 kg

Milieu

Forêt

Régime

Carnivore

Taille

70-130 cm de long et 60-70 de haut (à l’épaule)

Gestation

70 jours

Longévité

15-20 ans

Localisation

Europe

Description

En Europe le lynx est l’un des plus grands prédateurs après l’ours brun et le loup gris. Avec un poids de 18 à 36 kg, le lynx eurasien est le plus grand parmi les 4 espèces de lynx à travers le monde. Il mesure entre 70 et 130 cm de long pour une hauteur de 60 à 65 cm. Le pelage varie du gris-beige au roux et peut être uni, rayé ou tacheté. La petite queue se termine par une pointe noir et les oreilles triangulaires se terminent par un petit toupet de poils noirs bien caractéristiques. Ces larges pattes fournies de poils fonctionnent comme des raquettes pour se déplacer dans la neige mais aussi pour s’approcher silencieusement à l’affût d’une proie. Il possède aussi des favoris, sorte de franges de poils garnissent les joues.

Les mâles sont généralement plus corpulents que les femelles d’environ 25%. 

Attention, même si le lynx et le caracal se ressemblent, ils ne font pas partie du même genre dans la classification.

Le lynx eurasien (Lynx lynx) fréquente une multitude de milieux différents tels que des milieux peu boisés, forestiers, des montagnes rocheuses ou encore des milieux désertiques. Parmi toutes les espèces de félins, il possède l’une des plus importante répartition géographique. Cette espèce est présente sur presque l’entièreté du continent eurasien.

Il existe 3 autres espèce du genre Lynx reconnu par le monde scientifique : le lynx roux (Lynx rufus) et le lynx du Canada (Lynx canadensis) en Amérique du Nord ainsi que le lynx pardelle (Lynx pardinus) présent uniquement en péninsule ibérique (1000 individus environ). 

Du fait de son importante aire de répartition géographique, le lynx eurasien se subdivise en plusieurs sous-espèces. Même si le nombre de sous-espèces fait débat, l’UICN accepte 6 sous-espèces : le lynx du Nord ( L. l. lynx ), le lynx des Balkans ( L. l. balcanicus ), le lynx des Carpates ( L. l. carpathicus ), le lynx du Caucase ( L. l. dinniki ), le lynx du Turkestan ( L. l. isabellinus ) et le lynx de Sibérie ( L. l. wrangeli ). 

En France, c’est le lynx boréal qui est présent, il se trouve surtout dans les milieux boisés montagneux. De  nos jours, il existe une population établie de lynx en France. Le plus gros de la population se trouve dans le Jura, où une centaine d’individus sont établies et se reproduisent. Les Vosges et les Alpes n’accueillent que quelques individus. Aujourd’hui la population du lynx européen est estimée à seulement 9 000 ou 10 000 individus (hors Russie). La population russe est estimée à 22 500 individus. La population asiatique est estimée à 40 000 individus.

Le lynx est un animal strictement carnivore qui se nourrit principalement d’animaux qu’il a chassé lui-même. Les ongulés tels que les chevreuils et les chamois représentent 90% de ses menus. Les 10 % restants sont constitués de jeunes cerfs, de jeunes sangliers, de brebis, mais surtout de petits animaux comme des renards, des lièvres, des marmottes ou des oiseaux. Ce félin est capable de s’attaquer à des proies 3 à 4 fois plus grosses que lui. Celles-ci sont exploitées pendant 3 à 5 jours sur lesquelles il prélève de 1 à 3 kg de viande par jour. 

Un lynx peut consommer jusqu’à 50 à 60 herbivores par an. De ce fait, le lynx est important dans la régulation des populations d’herbivores.

Ce sont des félins solitaires qui ne se rencontrent que lors de la période de reproduction entre février et avril. La femelle est fertile seulement pendant un court délai d’environ 3 jours durant lesquelles les lynx s’attirent en poussant des cris rauques pouvant être entendus à plusieurs centaines de mètres, on dit que le lynx feule. La femelle ne se reproduit que tous les 2 ou 3 ans alors que les mâles sont en quête de femelles tous les ans.

Après une gestation de 3 mois, elle met bas 2 à 3 petits, dans une cavité d’une souche ou paroi rocheuse appelée le gîte. A la naissance ces petits pèsent à peine 300 à 350g. C’est au bout de 4 semaines qu’ils commencent à s’aventurer à l’extérieur et à 2 mois ils sont capables de suivre leur mère. Ils quittent leur mère une fois indépendants vers l’âge de 10 mois. C’est souvent la mère qui incite les jeunes à partir, afin de préparer la prochaine mise bas. Dans un premier temps, ils restent sur le domaine de la mère, un milieu familier, le temps de perfectionner leur capacité à chasser, puis partent à la recherche de leur propre territoire. On parle alors de dispersion. Les lynx peuvent se disperser à près de 100 km de leur lieu de naissance. La distance de dispersion dépend de la densité de lynx dans la région, de la disponibilité en territoire vacant ainsi que des barrières et obstacles (lacs, cours d’eau, routes, voies ferrées…) aux déplacements. Dès qu’ils acquièrent un territoire, ils le conservent généralement à vie. C’est au moment de leur départ, que la mortalité des jeunes lynx est la plus haute, succombant à de la malnutrition, des maladies ou encore à des incidents liés à l’homme comme des collisions. Seulement 1 jeune sur 2 survit à son indépendance. Ils atteignent la maturité sexuelle au bout de 2 à 3 ans et ont une espérance de vie de 15 à 17 ans dans le milieu naturel.

Le lynx est solitaire et territorial. Les différents territoires peuvent être proches et légèrement se chevaucher. La taille des territoires varient entre 25 et 2 800 km 2 et dépend du type d’habitat et de la disponibilité en nourriture. Le territoire n’est pas exploité de la même façon toute l’année. Le lynx exploite son territoire par portion pour la chasse au cours de l’année ainsi que pour l’élevage des jeunes. 

De ce fait, la taille des territoires varie selon la localisation géographique : 

  • Dans les Vosges le territoire mesure 187 km² pour les mâle et entre 73 et 102 km² pour les femelles.
  • Dans le Jura les mâles possèdent des territoires allant de 260 à 280 km² et les femelles de 150 à 180 km². 
  • Dans les Alpes, les mâles possèdent des territoires de 170 km² et les femelles 100 km² en moyenne. 

Le lynx est principalement nocturne avec des pics d’activité aux crépuscule ainsi qu’à l’aube. Grâce au “tapetum lucidum”, un tissu dans l’œil qui récupère l’énergie lumineuse, le lynx peut voir la nuit. L’expression oeil de lynx laisse penser que ces animaux ont une très bonne vue, et pourtant celle-ci est moins performante que celle de l’homme. Le reste du temps il se repose. C’est un excellent grimpeur et un bon nageur. 

C’est un animal très discret et difficile à observer. Il s’adapte bien à la présence de l’homme mais évite toutefois des zones trop fréquentées.

Jusqu’au XVème siècle le lynx était présent partout en France, aussi bien dans les massifs montagneux que les plaines. Malheureusement les abattages, la destruction du milieu de vie ainsi que la diminution des proies ont entraîné sa disparition des plaines. Cantonné aux massifs montagneux, il disparaît néanmoins progressivement du territoire français. Il disparaît des Vosges au XVIIème siècle, du Jura à la fin du XIXème ainsi que des Pyrénées et des Alpes au début du XXème siècle. 

Le lynx est une espèce protégé en France depuis 1981 et bénéficie d’une protection totale depuis 2007. Des programmes de réintroduction du lynx ont été entrepris en France et en Europe. Des relâchées de lynx en Suisse dans les années 1970 ont permis le retour naturel du lynx en France dans le Jura dès 1974 et dans les Alpes dès 1975. Par la suite 21 individus (9 femelles et 12 mâles) ont été relâchés dans les Vosges entre 1983 et 1993. De plus, depuis 2019, des lynx issus de relâchés en Allemagne dans le Palatinat, sont observés côté français dans les Vosges du Nord. En effet le projet Life (2015-2021) qui à coûté 2,75 millions d’euros sur 7 ans a permis la réintroduction de 20 individus entre 2016 et 2020 (12 femelles et 8 mâles) équipés de collier. Dès 2017 des naissances ont été détectées et c’est un total de 18 jeunes qui a été répertorié, dont certaines dans les Vosges en 2021, une première depuis le XVII siècle. 

Malheureusement le lynx en France est en danger d’extinction. Cela est dû à diverses menaces comme la fragmentation de son habitat forestier par des zones urbanisées et des voies de circulations. Il y a donc peu d’échanges d’individus entre les populations entraînant un isolement des individus et donc une chute de la diversité génétique. De plus, les collisions avec le trafic routier et ferroviaire représentent la cause de mortalité numéro 1. A cela s’ajoute encore le braconnage, puisque de nos jours des lynx sont encore tués par ignorance ou par vengeance. En effet, le lynx, comme le loup et l’ours, est la cible des éleveurs qui accusent ces grands carnivores de faire des ravages dans les troupeaux. Cependant, dans les Vosges entre 2016 et 2011, seules 11 attaques (pour environ 30 animaux domestiques disparus) ont été recensées. Cela englobe aussi des animaux disparus qui ne sont potentiellement pas la cible d’attaque du lynx. 

Sur les 20 dernières années en France, environ 90 attaques de lynx ont été détectées par an. Cela représente environ 140 bêtes par an dont une indemnisation a été reçue. Ce qui représente un faible pourcentage sur les plus de 7 millions d’ovins en France. 

Les indémnisations varient selon l’espèce, l’âge et le sexe de la bête, mais elle se situe entre 58 et 720€ par individu. 

C’est pour cette raison qu’un PNA (plan national d’action) en faveur du lynx boréal a été mis en place en 2022 (jusqu’en 2026) afin de rétablir les lynx dans un état de conservation favorable en France.

Les objectifs du PNA : 

  • Axe 1. Améliorer les conditions de coexistence avec les activités humaines
    • Réduire les conflits avec les éleveurs (gardiennage, chien, clôture) 
    • Sensibiliser le mode de l’élevage et le grand publique pour l’acceptation du lynx
    • Sensibiliser le monde de la chasse
    • Favoriser les échanges entre populations de lynx et réduire les collisions.
    • Étudier l’influence des activités humaines sur le dérangement du lynx 
  • Axe 2. Réduire les menaces sur la viabilité de l’espèce et lever les freins à son expansion
    • Suivi des populations (visuelle, empreinte, carcasse, vocalise, excrément, poils) 
    • Suivi génétique du lynx
    • Suivi sanitaire
    • Améliorer les connaissances du régime et de la prédation
    • Lutter contre la destruction du lynx
    • Prise en charge de lynx en difficulté et leur réhabilitation
  • Axe 3. Communiquer, sensibiliser et valoriser
    • Développer des outils pour sensibiliser pour sa conservation : scolaire, grand public… 
  • Axe 4. Animer, coordonner, suivre et évaluer le PNA
    • Animer, coordonner et suivre le PNA

C’est dans ce 3ème point du PNA que le zoo d’Amnéville s’inscrit pleinement comme acteur pour la conservation du lynx en France.

Ici à Amnéville vous pouvez observer des lynx des Carpates, qui représentent l’une des 6 sous-espèces de lynx eurasien.

Découvrez les autres félins du zoo : chat des sables, jaguar, puma, tigre blanc, serval, caracal, tigre de Sibérie, panthère de l’amour, panthère des neiges, lion, guépard.

Et plein d’autres animaux

Notre parc zoologique accueille une des plus grandes diversités d’espèces animales en France, provenant des 5 continents.