Serpentaire

L’aire de répartition géographique du serpentaire ou messager sagittaire s’étend dans toute l’Afrique sub-saharienne à l’exception des forêts denses. Il est possible de le rencontrer dans de nombreux habitats : savanes, prairies, zones semi-désertiques ainsi que des forêts peu denses. De manière générale, il affectionne les zones où l’herbe ne dépasse pas un mètre de hauteur, dans le but de pouvoir observer les alentours. Ces oiseaux sont également présents aux abords des cultures. Il vit au niveau de la mer jusqu’à 3 000 mètres d’altitude.

Le serpentaire est un oiseau monogame qui peut se reproduire toute l’année. Tout au long de la période nuptiale le couple renforce les liens grâce à des parades nuptiales. En vol ils exécutent des cercles à différentes altitudes et le mâles effectue des piqué vers la femelle. Au sol, ils réalisent une danse avec les ailes étendues vers l’arrière.

Le couple construit un nid situé entre 3 et 7 mètres de hauteur généralement au sommet d’un acacia. Le nid est composé de divers matériaux (branches, herbes, poils…) et atteint plus de 2 mètres de diamètre pour 50 cm de profondeur. Le nid est réutilisé d’une année à l’autre jusqu’au moment où il devient trop lourd pour l’arbre.

Suite à l’accouplement, qui se fait le plus souvent au sol, la femelle pond de 1 à 3 œufs blanc marbré de brun. Le mâle et la femelle couvent les œufs pendant 42-46 jours. La femelle s’en charge plus fréquemment que le mâle qui lui apporte alors de la nourriture au nid. A la naissance les poussins sont pourvus d’un duvet blanc qui devient gris vers l’âge de deux semaines. Les parents nourrissent les petits par régurgitation pendant les 40 premiers jours de leur vie. A l’âge de 6 semaines les petites reçoivent des proies mortes de la part de leurs parents. Vers 2 mois les jeunes quittent le nid et commencent à suivre les parents lors des chasses. Le plumage adulte apparaît entre 60 et 100 jours. Les jeunes peuvent être tolérés par les parents jusqu’à la prochaine reproduction. 

Le serpentaire est un carnivore opportuniste qui chasse exclusivement au sol. Les chasses s’effectuent seul ou en couple. En revanche, lorsqu’une source de nourriture est abondante, plusieurs individus peuvent se rassembler au même endroit.

Il se nourrit d’une grande variété de proies : insectes, araignées, souris, lièvres, mangoustes, oiseaux, serpents, lézards, tortues, crabes, amphibiens… Les serpents qu’il chasse sont souvent des espèces venimeuses, comme des cobras ou des vipères. Pour débusquer des proies, il frappe le sol afin de les faire fuir. La méthode de chasse varie selon la taille de la proie. Pour les proies de grande taille, il utilise ses puissantes pattes afin de les frapper violemment. Pour les proies de plus petites tailles, il utilise son bec. Une foie la proie immobile il l’avale directement ou la maintient avec la patte pour la déchiqueter avec son bec. Les proies sont avalées entièrement et les parties qui ne seront pas digérées seront rejetées sous forme de pelote de réjection.

Il n’est pas rare de les voir chasser dans les zones récemment brûlées afin de trouver plus facilement de la nourriture.

Le serpentaire vit principalement en couple ou en groupes familiaux de 5 individus, même si certains individus sont solitaires. Ces oiseaux sont diurnes et rejoignent le nid à la tombée de la nuit. Ce sont des oiseaux sédentaires, mais certaines populations se déplacent selon les pluies et les ressources alimentaires. Ce sont des oiseaux principalement au sol qui peuvent marcher quotidiennement entre 20 et 30 kilomètres. Néanmoins, ce sont des oiseaux qui volent bien et généralement à de hautes altitudes. C’est un excellent planeur qui utilise les courants thermiques. Lors du décollage les serpentaires doivent prendre de l’élan en courant sur plusieurs mètres.

Les serpentaires ne sont prédatés que lorsqu’ils sont encore au nid. Les œufs et les oisillons peuvent se faire prédatés par des corbeaux, des calaos terrestres ou des hiboux.

Le serpentaire est menacé par l’urbanisation et l’expansion de l’agriculture. Les activités humaines comme l’élevage dérangent l’espèce et nuisent à sa reproduction. La chasse, le pillage des œufs, l’empoisonnement menacent également le serpentaire.
L’espèce est officiellement protégée depuis 1968, par un statut Classe A de la Convention Africaine sur la Conservation de Nature et de Ressources Minérales (African Convention of Nature and Natural Resources). Toutefois, elle est classée “en danger” par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).

Découvrez d’autres espèces du continent africain : rhinocéros, serpentaire, lycaon, lion, hippopotame, gorille, girafe, éléphant d’Afrique, guépard, caracal, suricate, zèbre, maki catta, serval, aigle royal, lion blanc, gélada, autruche, chat des sables, dik-dik, flamant rose, fennec, mangouste rayée, grue royale, hyène tachetée, python royal.

• Technique de chasse : il s’arrête et frappe le sol pour débusquer ses proies.
• Il ira souvent chasser dans les zones récemment brûlées car elles offrent une plus grande facilité à trouver les proies.
• Pour s’envoler, il doit d’abord courir un peu en déployant ses ailes.
• Même s’il préfère être au sol, c’est un très bon planeur et il va favoriser les ascendances thermiques ce qui lui permet d’atteindre des hauteurs considérables.