Crocuta crocuta
Ordre : Carnivora / Famille : Hyaenidae / Genre : Crocuta
40 à 65 kg
Savane
Carnivore
70-92 cm de haut 95 à 170 cm de long
98 à 111 jours
12 ans
Afrique subsaharienne
A l’origine présente sur la totalité du continent africain ainsi que sur le continent eurasiatique, l’aire de répartition de la hyène tachetée est aujourd’hui concentrée en Afrique sub-saharienne. Les régions présentant les plus grandes populations se trouvent en Tanzanie et au Kenya. Elle fréquente des habitats variés ouverts et secs comme la savane, les milieux semi-désertiques, les brousses d’acacias ou même les milieux montagneux jusqu’à 4 000 mètres d’altitude.
La hyène tachetée fait partie de l’ordre des carnivores et de la famille des hyénidés. C’est la plus grande parmi les 4 espèces de hyènes existantes (Hyaena brunnea, Hyaena hyaena et Proteles cristata).
La hyène tachetée présente un pelage dont la couleur varie du marron crème au gris. Comme son nom l’indique, son corps est recouvert de taches de couleur brun foncé. Plus l’individu vieillit, plus les taches s’estompent. La longueur du corps varie de 0,95 à 1,50 mètre pour une taille au garrot de 75 à 85 cm. La queue est touffue et mesure une trentaine de centimètres. Le corps massif se prolonge en un cou épais et se termine avec une grosse tête aux oreilles arrondies. La mâchoire est large et puissante. La silhouette des hyènes tachetées est atypique en raison de pattes avant plus longues que celles arrière. Les 4 griffes présentes sur chaque patte ne sont pas rétractables.
Il existe un dimorphisme sexuel chez les hyènes tachetées. En effet, les femelles sont plus grandes et plus massives, elles peuvent peser plus de 70 kg alors que les mâles dépassent rarement les 60 kg. Cependant faire la différence entre un mâle et une femelle n’est pas une tâche aisée. Les femelles ont la particularité d’avoir des organes génitaux de forme identiques à ceux des mâles. En effet, elles sont dotées d’un clitoris hypertrophié imitant la forme de l’organe reproducteur des mâles, on parle alors de clitoris penniforme. Au sein de ce pseudo-pénis se trouve un canal urogénital. Cela signifie que la femelle urine, s’accouple et met au monde ses petits par l’intermédiaire de son pseudo-pénis. Pour ne rien faciliter, le clitoris est même capable d’entrer en érection ! La similitude ne s’arrête pas là car les femelles possèdent deux poches remplies de tissu fibreux au niveau de la zone pelvienne.
Les hyènes tachetées sont des animaux sociaux qui vivent en groupes appelés clans. La taille des groupes dépend de la ressource alimentaire disponible, dans les zones où les proies sont abondantes on peut compter jusqu’à 80 individus dans le clan. En revanche, dans les zones où il y a peu de proie, les groupes seront de taille réduite et ne peuvent alors compter que 3 individus.
Il s’agit d’une espèce où le système social est strictement matriarcal, c’est-à-dire que ce sont les femelles qui dominent. Même la dernière des femelles dans la hiérarchie est dominante par rapport à tous les autres mâles. La place dans la hiérarchie est transmise de mère en fille à chaque génération. Cette dominance avec les femelles au sommet de la hiérarchie est dû au fait que les mâles se dispersent de leur groupe de naissance vers d’autres clans. Lorsqu’un mâle arrive dans un nouveau groupe, il intègre la hiérarchie tout en bas. Au fur et à mesure que des mâles meurent et que des nouveaux mâles arrivent dans le clan, il va petit à petit progresser dans la hiérarchie.
Particulièrement agressive envers les mâles tout au long de l’année, c’est seulement lors de la période de reproduction que celles-ci se laissent approcher.
Pour communiquer, les hyènes tachetées émettent une grande variété de vocalises tel que des grognements, gémissements ou des hurlements. Mais le plus connu reste son ricanement. Chaque individu a ses propres vocalises, permettant de se reconnaître entre congénères. Ce rire peut exprimer plusieurs informations comme de l’excitation lors de la chasse ou encore de la soumission. Un autre cri appelée la huée ou le “whoop” est utilisé pour défendre leur territoire et prévenir de leur présence.
Ces animaux sont aussi bien diurnes que nocturnes. De nuit, leur très bonne vue leur permet de facilement reconnaître leur congénère.
Souvent considéré comme un animal exclusivement charognard, les hyènes tachetées sont en réalité d’excellentes chasseuses, plus de 70% de leur alimentation provient de proie qu’elles ont elles même chassé. Elles sont capables de consommer un large panel de proie : des gnous, des zèbres, des gazelles, des cobes, des buffles, des impalas, des phacochères, des lièvres, porc-épic, vipère, animaux domestiques, lion et même d’autres hyènes. Lors des chasses les hyènes se divisent en petits groupes de 2 à 5 individus. Les femelles de haut rang s’associent à des femelles apparentées plutôt qu’à des femelles de rang inférieur.
Elles sont en mesure de reconnaître les ballets des vautours au-dessus d’une carcasse pour pouvoir se nourrir sans efforts. Elles peuvent également avoir recours au cleptoparasitisme. Cela consiste à voler une proie fraîchement chassée à une autre espèce comme des lions ou des guépards. Leurs proies étant similaires, cette pratique mène à une grande rivalité avec les différentes espèces et tout particulièrement avec les lions.
Grâce à leurs sens développés et une endurance accrue, elles poursuivent leur proie jusqu’à épuisement en atteignant des pointes de 60 km/h. Suite au repas il ne restera alors plus aucune trace de leur proie ! Ayant une des mâchoires les plus puissantes du règne animal avec une pression de près de 3 tonnes par cm2, elles sont capables de briser des os d’éléphants. C’est pour cette raison que les excréments de hyène tachetée sont très souvent de couleur blanche car elle contienne énormément de calcium.
Chez les hyènes tachetées le système d’appariement est une polygynie, cela signifie qu’un mâle peut s’accoupler avec plusieurs femelles mais qu’une femelle ne se reproduit qu’avec un mâle.
Les femelles étant dominantes, les mâles doivent procéder à une sorte de rituel de soumission pour gagner les faveurs des femelles et pouvoir se reproduire. Du fait de l’anatomie particulière de l’organe reproducteur des femelles, l’accouplement n’est pas aisé. Les mâles doivent glisser leur bassin sous la femelle afin de commencer la pénétration. Puis dans un second temps il monte la femelle dans une position plus conventionnelle.
Au sein d’un clan, toutes les femelles peuvent se reproduire. Cependant les femelles de hauts rangs se reproduisent plus tôt et les portées sont moins espacées. De plus, le taux de mortalité des jeunes est plus faible. Ces avantages seraient dû à un accès privilégié aux ressources alimentaires.
Après une gestation d’environ 4 mois, la femelle donne naissance à une portée composée de 1 à 4 petits. La femelle met bas dans un terrier, souvent abandonné par une autre espèce comme le phacochère par exemple. Lors de la mise bas le clitoris se déchire et ne cicatrise qu’au bout de quelques semaines. A la naissance les petits pèsent entre 1 et 1,6 kg, possèdent un pelage complètement noir et ont déjà les yeux ouverts. De violentes bagarres ont lieu peu de temps après la naissance, ce qui provoque souvent la mort d’un des petits. Deux à six semaines après la naissance, la femelle déplace les petits au sein d’une tanière commune à toutes les femelles du clan. Cela permet de développer les comportements sociaux des jeunes. En revanche il n’y a pas de soins partagés, cela signifie que chaque femelle s’occupe des ses propres jeunes.
Ils s’alimentent de viande vers 3 mois et sont ensuite sevrés entre 14 et 18 mois. Fait très rare chez les carnivores, à cet âge les petits auront alors déjà acquis toutes leurs dents adultes. La maturité sexuelle est atteinte aux alentours des 3 ans. Dès lors, les mâles quittent leur groupe d’origine pour rejoindre un autre clan alors que les femelles restent généralement au sein de leur famille. Les femelles peuvent produire une portée tous les 11 à 21 mois.
La hyène tachetée n’est aujourd’hui pas considérée comme une espèce menacée. Néanmoins, à cause de la destruction de leur habitat, ainsi que la chasse et l’empoisonnement, leurs populations sont en baisse. Certains pièges mis en place pour attraper de grands herbivores font énormément de victimes auprès des hyènes tachetées. Considéré comme dangereux, dès qu’un groupe de hyènes non loin de là est suspecté d’avoir attaqué du bétail il peut être abattu. De plus, de part sa proximité avec l’homme, les chiens errants transmettent des maladies aux carnivores comme les hyènes augmentant la mortalité.
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